Patrimoine et Histoire
Eglise Sainte-Catherine d’Alexandrie
En 1660, les jésuites installent une chapelle dite Notre-Dame-de-Bon-Port à Grand'Rivière, seul lieu de culte jusqu’en 1848, desservie irrégulièrement deux ou trois fois dans l’année. En 1695, le père dominicain Jean-Baptiste Labat, en tournée dans l’île, vient y célébrer la messe avec le curé de Basse-Pointe, le père Breton. Grand'Rivière est rattachée à la paroisse du Macouba en 1743 par le père Mane, supérieur des dominicains. Ainsi, Grand’Rivière est érigée en paroisse en 1850, placée sous la protection de Sainte Catherine d'Alexandrie, et est alors régulièrement desservie. Des travaux d’agrandissement de la chapelle sont lancés le18 avril 1877 et exécutés en 1878 pour donner naissance à l’église. L'église est entièrement rénovée par Etienne Poncelet - Architecte en chef des Monuments historiques, en 2007 et retrouve son clocher original en bois à toit pointu. Les travaux se terminent par son inauguration le 16 juillet 2008. L'édifice est protégée au titre des monuments historiques - inscription par arrêté en date du 8 décembre 2009. L'église Sainte-Catherine est de plan basilical avec une nef centrale terminée par un chœur hémicirculaire. Le clocher de l'église, en léger retrait de la façade sur le côté gauche, est hors d'œuvre. La façade principale néo-classique est formée d'un seul niveau rythmé par quatre pilastres à ordre toscan, entre lesquels prennent place un portail au milieu de la façade encadré par deux niches avec des statues, le tout étant couronné d'un grand fronton triangulaire percé d'une petite rosace en son centre. Le premier niveau du clocher reprend la même élévation que la façade. Il est surmonté d'un second niveau formé de lattes de bois peintes en gris avec baies à clair-voie sur chaque face encadrées par quatre pilastres à ordre toscan dans les angles. Le tout est couronné d'un haut toit pointu. La nef de l'église est formée de quatre travées séparées par des piliers supportant la voûte en berceau plein-cintre en lattes de bois peintes en bleu. Chaque travée est ouverte en son centre d’une baie qui tranche sur le mur blanc par les encadrements en pierre grise qui l'entourent. La nef se termine par une abside ouverte de deux baies à son niveau inférieur, surmontées d'une fresque représentant le Christ en gloire accompagné par des anges utilisants comme modèle le visage d'enfants de Grand-Rivière sur la voûte hémicirculaire, peinte en 2008 par Jean-Philippe Girard.
Habitation de Fond Moulin
C'est probablement l'habitation la plus ancienne de Grand'Rivière datée de 1655 environ. Le premier propriétaire connu est Pierre Cocquet dit La Fontaine. Elle abrite les légendes les plus mystérieuses des environs. Selon les anciens un trésor de pièces d'or s'y trouverait encore, gardé par l'esprit des esclaves ou peut-être même par le diable en personne. Certains disent même que plusieurs personnes ayant cherché à le découvrir auraient étés battus par ces esprits ou frappés de maladie.
On peut encore y voir certains vestiges : Notamment une maison de maître en pierre de taille, un entrepôt, une rue "case-nègres", un magasin-hôpital, un séchoir, une cuisine, ...
On y a cultivé entre autres l'indigo, la canne à sucre, le café, le cacao. Aujourd'hui occupé par des petits agriculteurs faisant des cultures maraichères on trouve des bananes, ignam, dachines... Vous pourrez y croiser "Bébé" qui s'est donné pour mission d'y planter de nombreuses essences rares et en voie de disparition. D'autres font également de l'élevage : boeufs, oies, poules...
Cette habitation sera la première étape de ceux qui auront choisis de découvrir la magnifique randonnée Grand'Rivière - Anse Couleuvre. N'hésitez pas à vous y attarder, peut-être comme certains l'affirment aurez vous la sensation de sentir encore la présence des esprits qui l'habitent.
Aujourd'hui elle est la propriété du Conservatoire du littoral.
Pour découvrir les lieux, nous vous conseillons "la petite boucle" une petite randonnée d'une heure se terminant sur la magnifique plage de sinaï.
Habitation de Malakoff
Apparut au milieu du 19ème siècle. C’est le résultat du regroupement de quatre habitations (Lacour, Touillon, Lemery, La Moreau (ou Fond Lottière).
On y cultivait principalement du café et du cacao et un peu de vanille.
L’habitation Malakoff est la propriété de la famille Désiré, depuis 1875, elle est aujourd’hui quasiment à l’abandon et quelques vestiges sont encore visibles.
Les installations des séchoirs à cacao composé de tiroirs coulissant sous la maison ont aujourd’hui disparus. Cependant sous la végétation est encore présente une dalle composé de carreau en terre cuite, sur laquelle était entreposé le cacao et le café pour le séchage.
On peut également voir la présence d’un four à pain. L’un des frères Désiré était boulanger.
Un moulin métallique à manège qui servait à broyer la canne, dans un état d’assez bonne conservation, est encore présent. Ce qui laisse supposer qu’il y avait une petite distillerie.
Un héritier Désiré se souvient avoir vu un ancien alcoomètre, ce qui accréditerait cette thèse.
Aujourd’hui, on trouve quelques cultures vivrières dans certaines parties de l’habitation et de petits élevages de bovins.
Si vous souhaitez découvrir cette habitation, un guide, éric vous propose du canyoning ou encore de faire du bivouac au milieu de cette magnifique foret. Il vous contera l'histoire et les légendes de cette région atypique de la Martinique.
Habitation Beauséjour
L’Habitation Beauséjour se situe entre la rivière Potiche et la Grande Rivière, sur un plateau élevé peu avant le bourg de Grand-Rivière.
Le premier propriétaire fut Chambert Anthoine dit La Rivière, comme les autres habitations des environs elle connue de nombreux propriétaires entre le XVIIème et le XXème siècle : les Mirebeaux des Ruissaux, Desabayes, Levacher du Boullay, Brière, Potier de Courcy, de Chazaud, Ariès, Knight, et pour finir les de Lucy de Fossarieu, propriétaires actuels depuis 1928.
Le plus célèbre des propriétaires est le mulâtre Amédée Knight, ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris, devenu sénateur de la Martinique en 1899. Il fut enterré à Grand-Rivière à l’emplacement actuel de la tombe de la Famille Leopoldie Judes (à vérifier). Sous la direction d’ Amédée Knight elle doubla de superficie et passa de 136 à 285 hectares. Elle produisit un rhum de grande qualité le « rhum H.B.S. » médaillé d'or à l'Exposition coloniale de Paris en 1932.
Après la seconde guerre mondiale, la culture de la canne est remplacée par la banane. Et la distillerie disparait. Aujourd’hui la canne a remplacé à nouveau la culture de la banane.
L’habitation Beauséjour est la seul habitation de Grand’ Rivière restée dans un excellent état de conservation et toujours habité. On peut y voir de nombreuses constructions très anciennes notamment le canal de Beauséjour véritable prouesse technique pour son époque, il servait à irriguer l’habitation mais surtout à entrainer la grande roue à eau utile à la distillerie.
On peut visiter la maison principale lors des journées du patrimoine.